Adolescence et homosexualité

Publié le par aube-miracle

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Qu’ai-je fait devant ce dilemme ? Le temps était venu de regarder la vérité en face, de cesser de me raconter des histoires et d’agir. Vous tous qui avez connu cela, savez combien c’est difficile, douloureux, effrayant même d’être confronté à une telle situation.

 

Mais l’honnêteté me commandait de parler à cet homme qui allait souffrir par ma faute mais moins que si je continuais de me taire. Je lui ai donc asséné la nouvelle et quelles que soient les précautions oratoires que j’ai prises, il est tombé de haut. Il n’a pas voulu me croire, arguant que c’était courant chez les adolescentes (j’avais quand-même 21 ans !) et que cela s’arrangerait avec le temps. Il ne voulait pas entendre !

 

J’ai le même jour parlé à mes parents et le ciel leur est tombé sur la tête, à moi aussi d’ailleurs ! Je ne vous parle même pas de la crise, de la colère de ma mère et des reproches terribles ! La suite a été extrêmement pénible : visite chez le médecin qui après examen, a confirmé que j’étais constituée normalement ! Pour plus de sûreté, ils m’ont emmenée ensuite à l’hôpital pour un même diagnostic et en plus, le conseil de me faire faire une psychothérapie ! J’ai accepté et pendant des mois, j’ai vu un homme qui m’a fait raconter mes rêves pour un prix exorbitant.

 

Conclusion, cela n’a servi qu’à me confirmer que j’étais bien homosexuelle.

 

N’oubliez pas que tout ceci se passait il y a un demi-siècle ! Les choses ont-elles vraiment bougé depuis ? 

 

La situation n’avait pas évoluée. Ma mère, pour éviter la honte voulait m’envoyer travailler au Sénégal dans une filiale de la maison où elle était employée, ce que j’acceptais, en pleine déprime. Mon fiancé, lui, a décidé d’attendre que je revienne à de bons sentiments malgré les conseils de mon père qui lui, me comprenait.

 

Et la vie a repris son cours…. ! Les mois passant, j’ai compris que je devais décider et ai accepté de me marier tout en sachant que c’était une erreur monumentale.

 

Je me suis reniée, j’ai renoncé à être moi-même et à assumer la mission pour laquelle j’avais choisi de naître dans cette époque, avec ses conditions de vie, de milieu. Pourtant, tout au fond de moi, une petite flamme continuait de briller, me disant que mon destin n’était pas scellé, que je ne me perdais pas complètement.

 

C’est cela que j’aimerais arriver à faire comprendre à tous ceux qui sont mes frères et sœurs de galère, car je sais que moralement ils passent par les mêmes épreuves que moi. Tout à une raison d’être et il faut vivre dans l’espoir, la lumière. L’aube est toujours devant nous, un miracle de chaque jour, un merveilleux miracle !

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