NOUS ETIONS JUMEAUX, TOI ET MOI ! PREFACE 1

PREFACE

Il m'a été fait à ma naissance le don le plus précieux qui soit, celui de la foi. J'ai reçu une éducation religieuse catholique, mes parents l'étant, par tradition plus que par conviction.

J'ai toujours été éprise d'absolu et l'enseignement que m'a donné l'Eglise a, durant mon enfance, en partie comblé cette soif. Je dis bien en partie, car très jeune, j'ai commencé à m'interroger sur des faits troublants. Qu'il soit bien clair que jamais je n'ai remis ma foi en question et ce, tout au long de ma vie.

Au début de la dernière guerre, j'ai atteint l'âge dit de raison, ce à juste titre car l'esprit de logique sans concession des enfants éveille en eux à cette période de leur vie le sens critique. Ce fût mon cas.

La radio et ses informations, les actualités au cinéma et les images de guerre que l'on présentait m'ont terriblement marquée et ont fait naître dans mon esprit les premiers "pourquoi ?".

Pourquoi bénissait-on des armées pour qu'elles soient victorieuses ? Dans quel camp Dieu était-il ? Pourquoi laissait-Il vivre ce dictateur fou, ivre de pouvoir, par la faute de qui des millions de personnes mouraient ?

Personne ne savait me répondre et tout cela me paraissait tellement inique et monstrueux que j'ai préféré par la suite occulter sans m'en rendre compte, ce qui me perturbait profondément.

J'ai vécu dans un milieu où j'ai été assez protégée dans mon enfance et c'est peut-être à cause de cela ou grâce à cela que j'ai pris conscience des énormes différences qu'il y avait entre les humains et tout ce que cela engendrait comme souffrances et injustices.

Les années passèrent, augmentant mon désarroi. Nous les chrétiens étions les Enfants de Dieu. Et les autres ? Point de salut en dehors de notre religion. Et les autres? Péchés mortels, véniels, indulgences, quel sens tout cela avait-il ?

En aucun cas, je ne fais le procès de ma religion et pour cause ! C'est à elle que je dois d'avoir été toute ma vie en quête de la Vérité et sans son aide, je ne sais pas si cela aurait pu être. Elle a été la base, l'assise sur lesquelles j'ai pu peu à peu construire ma vie spirituelle.

A la fin de mon adolescence, j'ai commencé à regarder ce qui se passait ailleurs. Je me suis tournée entre autre vers l'orient, ses philosophies, ses croyances, ses rites. Cela m'a passionnée mais là non plus je n'ai pas trouvé tout ce que je cherchais.

Et un jour, inéluctablement, la question s'est posée.

Ou Dieu est un monstre sadique, à l'élitisme injuste et cruel, ou les humains sont dans l'erreur.

A ce problème fondamental, la réponse a été immédiate. Les hommes se trompent. Ils ont, volontairement ou non, mal interprété les lois universelles et, de ce fait, sont à côté de la vérité. Il me fallait dégager le vrai du faux, le spirituel du temporel, l'être du paraître.

Je ne me suis pas fait d'illusion, ce n'était pas moi qui découvrirais le Graal ou le Pierre Philosophale ! Tout ce que souhaitais, c'était de trouver "mon chemin" et celui-ci passait forcément en partie par ceux que d'autres avaient empruntés avant moi.

Et j'ai commencé ma quête, demandant à être guidée, ouverte à tout. Je n'ai pas toujours franchi la bonne porte lorsque plusieurs s'ouvraient en même temps, j'ai avancé péniblement mais sûrement.

J'ai constaté un fait curieux. J'ai commis comme tout un chacun et peut-être plus encore, de grosses erreurs dans ma vie. J'ai souvent vécu en contradiction totale avec ce que je pensais. Cela a engendré bien sûr de la souffrance, du mal-être, mais, en même temps, cela m'a aidé, obligé à progresser, à grandir.

Ce que je crois maintenant est simple. Imaginons que le but de la vie soit d'atteindre le sommet d'une montagne, de la Montagne. Il y a mille chemins pour y accéder. A cause de l'inégalité de nos capacités lorsque nous sommes au pied, c'est à dire à la naissance, certains grimperont très vite, d'autres lentement, les uns chuteront, les autres ne pourront que la regarder de loin. Peu importe le temps qu'il faudra pour la gravir, ce n'est pas un challenge et il y faudra plusieurs vies mais tous y arriveront.

Eh oui ! Ce qui a balayé tous mes doutes, c'est d'avoir découvert la loi de la réincarnation. Pour moi, cela explique tout ! "Dans la roue de la vie, nous sommes "un jour prince, un jour mendiant" disent les orientaux. Au choix que nous avons fait avant notre naissance comme époque, milieu, sexe et contexte pour favoriser notre évolution, s'ajoute le poids du karma, c'est à dire les lacunes ou les erreurs de nos vies passées et c'est tout cela qui conditionne notre existence actuelle.

Cette théorie a chassé de mon esprit toute idée d'injustice divine et a fait naître la tolérance, la compréhension envers tout et tous ceux qui nous entourent. Tout à une raison d'être. J'ai surtout compris que dans ce monde comme dans l'autre, nous avions notre libre arbitre. Non, Dieu n'est pas un monstre, le Grand Tout est Amour.