Chapitre 4

 

Il y a quelque part en moi un blocage qui depuis des jours m'empêche d'écrire. Je sais bien que ce n'est pas le vide devant la page blanche, mais la peur d'avoir mal car le bonheur simple que nous avons vécu durant dix-huit ans se termine. Je vais devoir revivre ma souffrance, celle de notre première séparation que dans un premier temps je fus seul à ressentir.

* * *

Tout au long des douces soirées d'été, le prêtre continua à nous dispenser son enseignement, à nous faire connaître la vie du Messie, à rendre vivant son message. Nous sentions tous s'éveiller en nous une foi qui ne laissait pas place au doute, un sens à notre vie. Tout devenait simple et beau.

Pourtant, pour moi ce fût une période pénible. Toi qui aimais tant le sommeil, dès l'aube tu quittais ta couche et je ne te revoyais qu'à l'heure du repas. Tu passais des heures avec ce prêtre et les rares moments que nous vivions ensemble, c'est encore de lui dont tu parlais. Tu étais totalement envoûté et je n'avais plus qu'une hâte, qu'il parte, que nous n'entendions plus jamais parler de lui.

Notre précepteur n'avait plus ses deux élèves favoris. J'avais repris ma vie d'antan et passais sur le domaine toutes mes matinées, refusant obstinément de me rendre aux cours sans toi.

Un soir d'automne, il faisait assez frais et le vent de la mer soufflait, tu me pris par la main et sans un mot, m'emmenas dans le jardin. Je ne parlais pas non plus, le cœur étreint d'un sombre pressentiment.

- Joanes, Petit Frère, il faut que je te dise, mais je suis sûr que tu sais déjà.

Oh oui ! Je savais, mais j'avais besoin d'entendre de ta bouche les paroles que j'appréhendais. Tu repris :

- J'ai bien réfléchi, je ne serai pas professeur et pourtant j'enseignerai quand même. C'est la parole de Dieu que je veux apporter aux autres. Je veux être prêtre, Joanes.

Je ne pouvais articuler un mot.

- C'est ma mission, je le sens, j'en suis sûr. C'est merveilleux tu sais !

Je fis effort pour te sourire.

- Que va-t-il se passer Marianus ?

- Et bien, je vais aller à Rome chez les moines car j'ai encore beaucoup à apprendre. Mais, ne t'inquiète pas, je reviendrai souvent et nous serons toujours ensemble en esprit, Petit Frère. Tu sais bien que rien ne peut nous séparer. D'ailleurs, pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi ? Ce serait merveilleux et nous pourrions passer toute notre vie ensemble, au service de Dieu ! Qu'en penses-tu ? Oh ! J’aimerais tant que tu acceptes !

L'idée de rester près de toi me séduisit mais, très vite, je sus que c'était impossible.

- Marianus, je n'ai pas ta vocation, je ferais un mauvais prêtre. Non, ce ne serait pas honnête. Et puis, je ne suis pas fait pour cette vie-là. Au fait, qu'en pensent nos parents ?

- J'ai voulu t'en parler d'abord mais dès demain je le leur dirai. Je suis sûr qu'ils ne feront pas obstacle à mes projets.

Tu étais plein de fougue, j'avais l'impression que tu aurais pu abattre des montagnes et moi j'étais là, le cœur lourd, me sentant aussi mal que si l'on venait de m'annoncer que j'allais mourir.

- Je sens ta tristesse Petit Frère, mais nous sommes des hommes maintenant. Il est temps d'entrer dans la vie ! Et toi, que vas-tu faire ?

- Aucune idée. La seule chose qui me tienne à cœur est irréalisable. Jamais je ne pourrais m'occuper du domaine puisqu'il revient à notre frère aîné.

- Mais tu pourrais travailler avec lui ?

- Etre sous ses ordres, jamais !

- Alors ?

- Alors rien, on verra bien.

- Ne t'inquiète pas, va ! Je suis sûr que si Dieu a voulu que nous naissions jumeaux ce n'est pas pour nous  séparer ensuite. Il faut lui faire confiance !

- J'essaierai, mais je t'avoue que j'ai du mal.

- Alors moi, je le ferai pour deux. Je suis tellement certain de son amour !

Tu avais en partie raison, du moins pour un temps.

* * *

Le lendemain matin, tu demandas audience à nos parents et tu tins à ce que je sois présent. Dans ce même bureau, dans la même situation que le jour anniversaire de nos douze ans, cette fois encore tu étais tourné vers l'avenir. Moi je m'accrochais au passé avec d'autant plus de nostalgie que la menace de la séparation pesait sur nous.

- Père, Mère, j'ai une requête à vous faire. Mais tout d'abord, je tiens à vous remercier de l'excellente éducation que vous nous avez donnée. Vous nous avez bien préparés à la vie et vous nous avez entourés de beaucoup d'amour.

Habituellement, c'était moi qui parlais pour nous deux mais là, tu n'avais plus besoin de moi et malgré le "nous", c'était toi seul qui t'exprimais. Dieu, quelle éloquence !

Nos parents étaient interloqués et lorsque tu eus exposé tes projets, ils te donnèrent leur plein accord sans aucune restriction. Ils étaient profondément heureux, surtout notre mère et j'ai eu alors l'impression que son vœu le plus cher se réalisait.

Après une heure de discussions sur les détails pratiques, ils se tournèrent vers moi qui n'avais pas prononcé un mot.

- Et toi Joanes, nous supposons que tu as aussi des projets d'avenir ?

- Non, aucun.

- Nous avons pourtant toujours crû que ton amour de la terre t'inciterait à travailler sur le domaine. Nous serions-nous trompés ?

- Oui.

Je me sentais blême et je crois qu'à ce moment là, ils prirent conscience de ma souffrance. Une douce compassion  s'inscrivit sur le visage de Mère. Notre père, après lui avoir jeté un coup d’œil, toussota et dit :

- Pour être francs, nous nous doutions que ton frère choisirait cette voie et nous savions aussi que ce n'était pas celle qui te convenait. Je sais et je comprends que vous ne désirez pas vous éloigner l'un de l'autre et c'est pourquoi j'ai cherché et trouvé une autre alternative, mon fils. Ton frère va désormais vivre avec les prêtres qui lui donneront la formation nécessaire à sa mission. J'ai pensé que si tu entrais dans l'armée impériale, tu vivrais aussi à Rome et ainsi, vous resteriez proches. Je n'ai certes pas l'intention d'user de passe-droit pour toi, mais après une période de familiarisation et d'études, tu pourrais devenir Centurion dans la Garde Prétorienne. Cette fonction te permettrait de rester en ville. Dieu merci, Rome est en paix et ce pour longtemps je pense. La garde étant attachée à l'Empereur, l'est aussi à la Cité.  Alors ? Qu'en penses-tu ?

Je te regardais Marianus et ton regard disait :

- Tu vois, nous ne nous quitterons pas, j'avais raison !

Je n'étais pas spécialement tenté par l'armée mais ça ou autre chose ! L'important était pour moi de reculer l'échéance, la menace.

- Je suis d'accord, Père, j'accepte.

Je reçus trois sourires heureux et la tension diminua. J'étais soulagé, sans avoir pour autant retrouvé ma sérénité, mais que n'aurai-je pas fait pour toi Petit Frère.

* * *

Le prêtre ayant terminé son enseignement retourna à Rome. A ton grand désappointement, tu ne pus le suivre. Il pensait que ta vocation subite méritait réflexion et il te demanda de passer encore six mois au domaine. Il voulait que tu vives normalement et à fond toutes les activités qui étaient les nôtres et seulement, au bout de ce laps de temps, tu devrais faire ton choix définitif.

Tu fis contre mauvaise fortune bon cœur et commença alors pour nous deux une période de grandes vacances dont chaque instant fût savouré intensément.

L'automne était là et nous participâmes aux vendanges. Du matin au soir, nous coupions de lourdes grappes gonflées de jus sous le soleil encore chaud, portions sur nos épaules musclées les hottes jusqu'aux grandes cuves, foulions pieds nus, avec les autres, en chantant. Quelle gaieté, quelle insouciance nous dispensait cette vie saine et  harassante !

Lorsque la dernière grappe fut cueillie, pressée, et que le vin nouveau eut fini de remplir les grands fûts de chêne, eut lieu la fête de Bacchus.

Pour jeune qu'il était, le jus de la treille n'en était pas pour autant moins enivrant et le grand banquet qui dura trois jours, accompagné de chants, de danses, de musique, fût la récompense tant attendue par tous ceux qui tout au long de l'année, avaient travaillé avec amour sur le domaine.

C'était leur fierté et ils la manifestaient bruyamment. Nous n'étions pas les derniers à nous amuser Petit Frère, plus encore que les autres années. Sans nous l'avouer, nous sentions que c'était nos dernières vendanges.

* * *

Puis, vint la saison des pluies. Le vent qui venait de la mer charriait de gros nuages et pendant de longs jours, l'eau tomba du ciel sans discontinuer.

Je crois qu'à cette période, ce fût notre mère la plus heureuse. Nous ne quittions guère la maison et elle nous eût tout à elle. J'ai même eu l'impression que cet automne là, elle négligea ses nombreuses tâches pour consacrer tout son temps à ses cadets.

Nous faisions beaucoup de musique ensemble, lisions des poèmes et avions de longues discussions. Si nous arrivions à parler de l'avenir, elle faisait en sorte qu'aucune tristesse n'en émane et que la vie nous apparaisse comme la voie royale qu'elle voulait pour ses fils. Elle tissait autour de nous un cocon d'amour et nous nous sentions redevenir ses tout petits tendrement chéris. Notre père aussi passa plus de temps avec nous. Son attitude avait changé vis-à-vis de nous. Il était plus proche, laissant percer tout l'amour qu'il nous portait et la sérénité qui émanait de lui était apaisante. A son contact, nous puisions une force intérieure qui nous enrichissait, un viatique pour la vie d'adulte qui nous attendait.

J'ai senti à ce moment là que nous étions les derniers maillons qui les reliaient à leur jeunesse.

Nous glissâmes dans l'hiver, un hiver relativement doux et sec. Les oliviers étaient chargés de beaux fruits qu'il était temps de récolter. De grands draps étaient étendus sous les arbres et à l'aide de longues perches, les hommes secouaient les branches pendant que femmes et enfants triaient et ramassaient les olives. J'aimais m'arrêter de temps à autre pour contempler ce spectacle. Les troncs noueux et tourmentés, le gris argenté des longues feuilles lancéolées s'harmonisaient merveilleusement avec l'ocre rouge de la terre et le bleu tendre du ciel. Je n'aurais pas échangé cette richesse pour tout l'or du monde !

La grande meule de pierre broyait ensuite les olives et l'huile parfumée était versée dans de grandes jarres de terre cuite où elle se conserverait toute l'année.

Je me souviens de tous ces détails comme si c'était hier. J'entends les bruits familiers, les odeurs envahissent ma mémoire. Je le revis pour nous deux Petit Frère, puisque tout cela, tu l'as oublié.

* * *

Les grands travaux terminés, nous reprîmes nos chevauchées, nos longues randonnées, ajoutant au plaisir de la promenade celui de la course. Nous poussions à fond nos chevaux  dans une galopade effrénée, insensibles au vent froid qui parfois nous mordait le visage, hurlant comme de jeunes centaures ivres et ce, jusqu'à épuisement des bêtes et des cavaliers.

A la villa, nous organisions des concours de lutte avec nos compagnons. Leur dur travail avait forgé leurs muscles et si leur force surpassait souvent la nôtre, notre adresse et notre esprit d'analyse nous permettaient quand même des résultats honorables.

Je n'aimais pas me battre contre toi, mais quelquefois il arrivait que cela soit impossible à éviter, ils n'auraient pas compris. J'avais un léger avantage physique mais jusque-là je n'en avais jamais profité, je dis bien jusque là, car au cours de ces derniers combats, je sentais monter  en moi une violence qu'il m'était difficile de contrôler. J'avais une envie terrible d'infliger à ton corps, toute la souffrance morale que j'accumulais en moi depuis ta décision. Il me fallait tout mon amour fraternel pour réfréner la rageuse pulsion qui me poussait à te faire mal.

Je te l'avoue maintenant, c'est pour cette raison que tu as été si souvent vainqueur et ton triomphe modeste me laissait un goût amer dans la bouche Petit Frère !

Mais il arriva malgré tout que je ne puisse me dominer et dans ces luttes sans merci, je me laissais aller avec une joie mauvaise à mes bas instincts. Heureusement, tu savais te défendre car je crois que je t'aurais mis en pièces !

* * *

Insidieusement, le temps changea. L'air se fît plus doux, les bourgeons pointèrent, de timides petites fleurs firent leur apparition. On entendait presque la sève monter. Gens et bêtes suivaient le même mouvement que la nature sans s'en rendre compte et partout se fît sentir le renouveau.

Le printemps éclata un beau jour avec toute sa vigueur, sa douceur, sa langueur aussi. La fragrance des jasmins, des mille fleurs cultivées ou sauvages et celles des arbres fruitiers envahit l'air, suave et enivrante. C'était ma saison préférée, celle où il m'arrivait de désirer être seul pour m'en imprégner totalement.

Cette année-là plus encore, je vécus ces moments privilégiés intensément, sans tristesse malgré le terme qui approchait. Pourtant, j'espérais encore que tu pourrais changer de décision. Tu avais l'air si heureux ! Mais je savais au fond de moi qu'il était inutile de rêver. Je m'efforçais alors de ne plus chasser l'avenir de mon esprit. Ce prêtre en t'imposant ce temps de réflexion, avait agi avec beaucoup de sagesse et de psychologie, pour notre bien à tous deux.

Consciemment ou inconsciemment, sans pourtant être séparés de cœur ou d'esprit, nous vivions de plus en plus souvent chacun de notre côté. Nous apprenions à devenir des êtres à part entière, autant que notre gémellité nous le permettait.

Je ne t'en voulais plus.  Curieusement, c'est toi qui te posais des questions sur notre séparation, qui en souffrais et je m'appliquais à te remonter le moral.

Il fût décidé avec nos parents que nous partirions après la grande fête de Printemps, fête à la fois païenne et chrétienne puisqu'elle correspondait avec la Pâque de la nouvelle religion, ce qui n'était pas un hasard.

Que dire de cette journée ? Elle fût merveilleuse, joyeuse, mélancolique et se teinta de toute la palette de nos émotions, de nos sentiments.

Au soir de celle-ci, nous eûmes la nette sensation de refermer ensemble et d'un commun accord, une porte sur un trésor qui n'appartenait qu'à nous. Nous savions que plus jamais elle ne s'ouvrirait si ce n'est dans le secret de notre cœur, là où vivent pour toujours les souvenirs.

Nous étions prêts et nous nous le dîmes sans tricher, sans égoïsme mais avec une infinie tendresse d'hommes, de frères, de deux moitiés unies pour toujours.

* * *

Les adieux faits à tous nos gens, nos amis, il nous resta à dire au revoir à la famille. La veille au soir, nous avions eu une ultime conversation avec nos parents. Père s'adressa à nous :

- Marianus, tu es bien sûr que cette voie t'est destinée ?

- Oui Père.

 - Tu sais que tu vas devoir renoncer à la vie confortable et aisée dont tu as bénéficié jusqu'à ce jour, à beaucoup de choses que tu aimes ?

- Oui Père.

- L'existence d'un moine est difficile, pénible même, Il te faudra vivre dans la pauvreté.

- Cela ne me fait pas peur !

- Peut-être un jour seras-tu appelé à quitter ton monastère et la région pour d'autres pays puisque ta mission sera de faire connaître le Christ. Cela peut s'avérer dangereux, tu peux y risquer ta liberté, ta vie !

- Dieu me protégera.

- Il n'a pas toujours protégé les siens. Souviens-toi, il n'y a pas si longtemps les chrétiens étaient persécutés. Combien ont donné leur vie pour leur foi ?

- Tout cela est fini Père.

- Ici oui, mais ailleurs ? Dans les pays du nord, les Celtes s'accrochent à leurs croyances. Combien de fois l'Empereur a dû charger l'armée de réduire au silence les Druides, dans les Iles de Bretagne en Gaule et dans tout l'Empire. Ces hommes ont un très grand pouvoir non seulement religieux mais aussi dans tous les autres domaines. Ce sont des chefs à l'autorité incontestée et il est très difficile de s'attaquer à eux. Comment accepteront-ils cette religion nouvelle que vous leur apporterez ?

- La leur a presque disparue, Père, tant en Gaule que dans les Iles. Seule l'Armorique résiste encore, ailleurs tout est calme depuis longtemps. D'ailleurs, il parait que les druides possèdent une grande sagesse. Il doit être facile d'entretenir de bons rapports avec eux. Et puis, nous ne sommes pas des soldats Père, nous ne prêchons que la paix et l'amour !

Notre père soupira en regardant Mère.

- Tu es bien naïf mon fils et je crains que sur ce plan, votre mère et moi ayons failli à notre tâche d'éducateurs. Nous vous avons trop protégés, trop coupés du monde, de sa violence, de sa cruauté. Nous avons voulu vous rendre forts et je m'aperçois qu'à l'âge d'homme, vous avez des mentalités d'enfants.

- Ne te reproche rien Père, toi non plus Mère. C'est vrai que nous avons vécu une enfance et une adolescence dorées, mais nous sommes conscients que la vie dans laquelle nous allons entrer est toute autre et nous sommes prêts à l'affronter.

- Et toi, Joanes, on ne peut parler de vocation, tu n'as pas choisi le métier de soldat. Es-tu certain de vouloir embrasser cette carrière ? Ai-je bien agi en te proposant cela ?

- Je ne suis pas comme mon frère, j'ai besoin d'une vie active et je suis persuadé que cela me conviendra parfaitement.

- Te voila bien décidé ! Toi qui aimes si peu les contraintes, tu vas en avoir ! L'armée est rigueur, discipline et pour ce qui est de celles-ci, tu n'es pas un modèle !

Tout le monde se mit à rire.

- C'est justement parce que j'en manque que je saurai mieux comprendre mes hommes et les inciter à agir d'eux-mêmes et non par la force.

 - Il se voit déjà centurion celui-là ! Avant de commander, il te faudra obéir et crois-moi, ce n'est pas le plus difficile ! As-tu pensé que tu pourrais être amené à combattre, à tuer et à faire tuer d'autres hommes dont la seule faute serait d'être dans le camp opposé ?

- Oui, j'y ai pensé et j'avoue que c'est pour moi un cas de conscience. Mais, n'est-ce pas un devoir de défendre les siens par tous les moyens ? En toute honnêteté, j'espère que cela n'arrivera pas. Je ne sais comment je réagirais si je devais me retrouver au combat.

- Attention Joanes ! Tu portes un nom qui a toujours été synonyme d'honneur et de noblesse et en aucun cas tu ne devras le ternir ! Il est encore temps de renoncer.

- Non, Père. N'aies crainte, jamais je ne déshonorerai notre famille.

- Eh bien ! Mes fils, voilà donc qui est dit. Vous avez notre bénédiction et notre amour vous accompagne. Que Dieu vous protège !

Nous nous embrassâmes tous avec émotion et pour la première fois, nous vîmes des larmes dans les yeux de notre mère. Elle nous parla avec douceur et nous donna les ultimes conseils pleins de tendresse concernant notre hygiène, notre santé, toutes ces choses qu'à travers les âges les mères ont toujours dit et diront toujours à leurs enfants.

Nous prîmes ensuite congé car dès l'aube nous devions partir.

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