Deuil

Publié le par aube-miracle

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Chagrin, douleur, affliction, telles sont les différentes origines de ce mot. Dans les temps anciens, il signifiait à la fois la perte d’un être cher et la période pendant lequel devaient apparaître certains signes convenus du deuil, en particulier le vêtement. Ces pratiques ont peu à peu disparu et ce temps est maintenant en général indéterminé, propre à chaque individu, non pour les apparences mais au plus profond de son cœur.

 

A notre époque, son sens s’est élargi. Il signifie à la fois l’acceptation de d’inéluctable, de la séparation. Tout au long de notre vie, nous faisons le deuil de quelque chose : de notre enfance, de notre jeunesse, d’une situation, de notre maison, d’une amitié et même de choses de moindre importance, d’un spectacle, d’un voyage ratés. Combien de fois nous disons-nous : « Tant pis ! J’en fait mon deuil ».

 

Je vous l’ai dit, je viens de perdre celui qui a été mon mari, le père de mes enfants. La séparation de notre couple est faite depuis longtemps, même si nous avons vécu ensemble ses dernières années en bonne entente.

 

Je voyais, je savais depuis de nombreux mois qu’il allait partir. J’ai vécu avec lui cette lente agonie, j’ai souffert avec lui de son état et je l’avoue sans honte, j’aspirais à ce que tout cela cesse pour lui, pour moi aussi, à ce qu’il trouve enfin la paix, la libération de son corps, de son âme.

 

Le jour où cela s’est produit, je me suis demandé : « Et maintenant ? » Je ne savais pas du tout comment j’allais réagir après l’anesthésie des premiers moments. Quand et comment allait commencer, se passer mon deuil.

 

Je viens de réaliser que ce fameux deuil est fini avant d’avoir commencé, il est déjà fait, je l’ai déjà vécu tout au long de ces années, tous ces derniers temps. Je me sens libérée, tranquille et j’ai du mal à prendre un air « de circonstance » quand quelqu’un vient, le regard plein de compassion, m’adresser des paroles qui se veulent réconfortantes. Je ne sais pas tricher et j’explique simplement les faits.

 

Bien sûr, il n’en est pas de même pour tout le monde et certaines séparations sont atrocement douloureuses. Même la foi la plus profonde n’arrive pas à supplanter un sentiment d’injustice, de doute, et seul le temps peut adoucir et amener l’acceptation de l’inéluctable.

 

Ce n’est pas mon cas et je ne suis certainement pas la seule à ressentir cette liberté toute neuve. Ne soyons pas prisonniers des conventions et vivons ce sentiment comme il nous est offert, comme un cadeau du ciel. Cela n’empêche pas le souvenir !

        

 

 

Publié dans réflexions

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P
<br /> <br /> tes confidences sont très belles et très justes; tu avais déjà fait ton deuil avant que ton "mari" ne parte; c'est pour cela que tout te semble plus facile, tu es dans l'acceptation de ce<br /> deuil;le temps de cette acceptation s'est fait fil des jours, au fil des souffrances que tu voulais voir cesser;<br /> <br /> <br /> maintenant une page se tourne, soit toi même; explique simplement et vit<br /> <br /> <br /> bises et douce journée<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci Pasteline,<br /> <br /> <br /> Tes messages sont toujours très réconfortants. Je crois que j'ai vraiment tourné la page et suis maintenant disponible pour ce que la vie va m'ofrir. Si j'écris tout cela, ce n'est pas pour faire<br /> une thérapie par l'écriture mais parce que je pense que d'autres que moi peuvent parfois trouver une réponse à leurs propres questions dans ce que j'ai vécu.<br /> <br /> <br /> Je te souhaite aussi plein de bonnes choses,<br /> <br /> <br /> Bises,<br /> <br /> <br /> Anne.<br /> <br /> <br /> <br />